Accueil › Forums › Forum Vins Libres Alsace › 1. S’entendre sur nos objectifs
- Ce sujet contient 10 réponses, 6 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par
Bruno, le il y a 5 années et 8 mois.
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21 mars 2020 à 13 h 52 min #24
MachsguetMaître des clés
Nos vins sont alsaciens, souhaitons-nous leur maintenir le bénéfice des AOC Alsace : avec ou sans (la tige verte), that is the question !tous vos avis, en attendant un futur sondage synthèse de différents objectifs en cours ici.
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21 mars 2020 à 16 h 16 min #105
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24 mars 2020 à 11 h 46 min #228
Bruno
ParticipantNous ne pouvons pas partir sur des à priori non explicités.
Prenons le débat sur l’intérêt ou non de sortir volontairement certains vins des AOC. Pour ma part, je n’y suis pas favorable.Je pense que 99% de nos vins sont totalement en phase avec la notion d’AOC, au moins autant que les vins plus conventionnels. Faire évoluer les plans de contrôle est la solution la plus simple pour permettre à nos vins de rester des AOC. Dans l’intervalle, demander des expérimentations // mention méthode VN. Je rejoins l’idée de mettre en avant d’autres pratiques que les dégustations pour valider le lien au terroir que défend l’AOC : les rendements que nous reconnaît l’AVA, la validation par le marché, la transparence des pratiques et leur cohérence environnement/société/santé. Cela nous oblige évidemment à trouver des solutions pour rester dans la notion de vin marchand.
Il y va de notre responsabilité « inter-générationnelle » que de ne pas baisser les bras. Produire du vin en Alsace est un signe culturel fort, pour notre région, pour les générations qui s’y sont battues avant nous et, je l’espère, pour celles qui suivront.
Le droit regarde malheureusement dans le rétroviseur, ce qui explique les réticences et difficultés dans les esprits et les rejets par les textes. Par contre, les évolutions, notamment sociétales, ne se feront qu’en se projetant un tout petit peu dans le futur…Si nous gardons la main tendue à nos collègues, et à nos appellations, nous restons des forces de propositions et d’avancée collective en matière de VN et de vin (d’Alsace) tout court. C’est comme si, côté bio, on avait rejeté d’emblée l’idée d’en produire au sein des AOC. Côté structures de mise en marché, il y aura toujours des grands et des petits ; ce n’est pas en sortant certains vins des AOC que nous allons empêcher les grosses boites de surfer sur leur image. L’intelligence, dans une AOC, c’est de trouver les bons « modi vivendi », pour vivre ensemble en amont dans les mêmes collines, le consommateur fera la différence en fonction de ses goûts, porte-monnaie, etc. Les évolutions se feront au rythme des capacités de chacun.
Au contraire, si nous nous battons pour que les œillères tombent, par des propositions fortes de mise en œuvre (plan de contrôle) des règles d’AOC, nous jouons notre rôle d’explorateurs.
Les 2 fronts peuvent être menés simultanément :
discuter pied à pied tous les dysfonctionnements, incohérences actuels, notamment dans la lecture de nos vins pour faire évoluer les CDC et plans de contrôle. Des expérimentations sont à mener. Elles sont autorisées voire incitées par les instances supérieures. C’est un débat local.
construire des alternatives collectives, locales Alsace, nationales ou … rhénanes, pour ne pas être pris au piège du rouleau compresseur des structures actuelles.-
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Bruno.
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28 mars 2020 à 10 h 59 min #252
Bruno
ParticipantQuelques autres raisons de ne pas sortir de vins de l’AOC à priori :
le principe de l’antériorité – qd bien même il faut solliciter simultanément le droit d’expérimenter tant des macérations que etc… la question de la couleur, avec « le plus souvent » nous sera sans doute opposée sans vergogne
la nécessaire évolution du goût – si les vins d’Alsace de demain doivent ressembler à ceux d’hier pour être des AOC, je ne vois pas comment on pourrait rester cohérents
les nombreuses erreurs de lecture des vins actuels, la notion même de défaut telle qu’elle est et sera intrumentalisée nécessitent de passer au stade judiciaire : plus nous aurons de vins refusés, plus nous pourrons mettre en valeur l’absurdité des notations, ce qui est particulièrement vrai pour les Alsace (cf creux dilué comme traduction erronée du manque de matière/manque de sucre bien local) – en les retirant préalablement à toute discussion, nous laissons le champ libre au standard dont la valeur est tombée bien bas – reste la question des « amendes » et des contrôles supplémentaires – à examiner au fond, juridiquement, le droit de sanctionner financièrement dans un plan de contrôle
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29 mars 2020 à 16 h 08 min #255
Florian Beck Hartweg
ParticipantPerso, ce qui me pousse à vouloir rester en AOC, est la notion de terroir, pour deux raisons principales:
-Le terroir est ce qui nous relie collectivement, être ensemble, différents, à travailler sur du X berg, que ce soit sur les manières de l’exprimer avec les émulations techniques et gustatives, mais aussi sur la promotion de ces terroirs qui permet aux moins bien armés commercialement de suivre le mouvement si ils le souhaitent. Le terroir est le point de lien collectif, au delà des différences techniques et gustatives.
-Le terroir est la personnalité profonde de nos vins, le lien avec l’histoire du lieu, l’identité, notre culture et notre âme.
Individuellement et pour ceux d’entre nous ont une certaine place sur le marché, il serait plus simple de mettre en avant nos noms en IGP avec un nom de cuvée sympa: mais on y perdrait toutes ces notions…. -
4 avril 2020 à 9 h 52 min #274
Yann Durrmann
ParticipantL’AOC c’est des contraintes, des tracasseries, des coûts, … pour pouvoir bénéficier d’une réputation collective. Quand le niveau de cette réputation collective est beaucoup plus bas que celui de la réputation individuelle des entreprises difficile de trouver des arguments rationnels pour y adhérer…
C’est pourquoi je pense dans beaucoup d’autres régions des vignerons « natures » ont quittés les AOC avant de se faire mettre dehors. Pourquoi cela ne s’est pas fait pas en Alsace? Je pense que c’est pour nous une importante question d’identité régionale culturel que de pouvoir écrire « Alsace ». Sortir, c’est comme renoncer à une partie de son identité. Si on se fait éjecter, cela sera aussi blessant d’être ainsi ostracisé, mais ce ne sera pas de notre choix.Quel sont les valeurs de l’AOC? je dirais simplement l’authenticité. On sait bien que cela est dévoyé, et que l’authenticité aujourd’hui devrait plutot être l’apanage des vins natures. C’est pourquoi je considère que sortir de l’AOC de ce serait un peut comme abandonner la valeur « authenticité » aux tenants actuels du système. Certes on en vivrait surement bien en restant que sur la valeur « sympathie » en faisant que des cuvées glou-glou en vins de France, mais on fait un travail plus complexe que ça. Le rigolo pourra être facilement copié ou surenchéri par des pro du marketing, pas le terroir.
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4 avril 2020 à 11 h 57 min #275
Bruno
ParticipantToute l’histoire de l’Alsace et de ses vins est collective, gauloise (celtique) et non romaine : villages groupés, parcellaires morcelés, gestion collective du ban, chemins, organisation entre villages etc…
Ce même argument, spécifique à l’Alsace, est utilisé pour nous accuser de diviser, fragiliser et sans doute justifier qu’il faut « couper la branche ».
A nous de résoudre ce paradoxe, en analysant ses implications, en l’intégrant dans nos propositions/main-tendues. Revendiquer l’Alsace pour (tous) nos vins : si nous tombons d’accord là-dessus, juste affirmer publiquement cette volonté est une première étape non conflictuelle, qui invite à la recherche de solutions. Est-il possible de commencer par un premier questionnaire adressé à tous pour évaluer nos objectifs respectifs ? -
4 avril 2020 à 12 h 47 min #280
Bruno
ParticipantDes juristes pourront nous guider d’autant mieux que nous seront clairs sur ce que nous souhaitons mettre en œuvre.
Il y a plusieurs niveaux à bien repérer, il convient d’interroger également l’AVA ainsi que L’INAO sur leurs définitions et évolutions respectives :
Vin : marchand/non marchand
Vin d’Alsace AOC : réalité actuelle, définition légale actuelle et marges de manœuvre, évolutions possibles à LMT (CDC, plan de contrôle, …), IGP Alsace ?
Vin libre : réalité-état des lieux-notion de vins marchands, chartes, intégration dans les AOC/IGP ?Quelles sont les relations possibles (replis, déclassement,…) entre AOC et VDF, à quel stade (revendication, récolte, étiquetage, …), pour quels vins, avec quelles conséquences (sur lot, sur vins déjà dans les circuits, sur habilitation AOC, …) ?
AOC, vin de France, VN,.. de quoi parlons nous ?
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Machsguet.
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8 avril 2020 à 14 h 23 min #288
Jean-Pierre frick
ParticipantNe pas quitter l’appellation, pour garder le droit du sol et le lien intergénérationnel et des repères géographiques. Il y a deux ans avec d’autre nous avons fait une dégustation à l’aveugle de vins de France plus ou moins appréciés par les uns ou les autres. Tristesse il y avait parce que notre imaginaire était insuffisamment fécondé par les souvenir de paysage de lien au lieu. La France est vaste. Yann n’a pas tord de dire que l’appellation crée beaucoup de tracasserie. mais l’enjeu est culturel. Jean-Pierre
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11 avril 2020 à 8 h 09 min #298
Christian BINNER
ParticipantMerci messieurs (ça manque de dames pour moi!!) pour vos contributions à ce sujet. Je pense que plusieurs pistes ont été évoquées.
J’ai l’impression d’être face à un imbroglio d’idées toutes pertinentes et intéressantes, avec des valeurs sures (rester dans l’AOC, tendre la main aux autres, notre histoire et identité alsacienne auxquelles on tient).
Je vous propose de les classer, les énumérer dans un texte de synthèse. Puis vous proposer un plan d’action pour avancer:Nos besoins, nos valeurs:
– l’attachement à nos terroirs alsaciens. Région marquée par l’Histoire, abandon en vin de France pour des dénominations commerciales inacceptable. Droit au sol.
– l’esthétique et l’évolution des pratiques du fait du climat et de l’évolution sociétale ne doivent pas être une sanction pour notre revendication d’origine.
– le besoin d’authenticité. Intervenir sur le produit est censé être à la marge. Revendiquer un terroir quand on l’exprime sans intervenir paraît logique. La norme s’est emparé de la marque d’authenticité, tout en utilisant des pratiques gommant l’authenticité, au profit d’un goût universel et lissé. La différence fait peur, comme pour tous les produits de notre société. Mais finalement le consommateur fait un virage à 180 degrés et plébiscite de plus en plus l’authenticité, quitte à faire fi de l’appartenance et la reconnaissance esthétique historique.
– la définition du vin libre ou naturel. Voir si celle du SVN convient et colle aux pratiques alsaciennes (cohabitation du 0 SO2 avec le un peu sulfité).
– la définition de l’esthétique acceptable des vins libres alsaciens. Quid des défauts prétendus rédhibitoires (souris, brett, volatile à la dégustation). A défendre ou à inciter l’autodéclassement?
– proposer un agrément sur les pratiques (type permis à points) et non plus sur un goût à un instant T. Une commission de visite tous les ans tel Ecocert qui relève nos pratiques, vérifie les documents, et certifie nos pratiques dignes de nos AOC.Ma proposition de plan d’action:
– la nécessité de coconstruire avec nos instances actuelles, ne voulant pas nous marginaliser, en créant un nouveau front. L’AVLA ne souhaite pas, pour le moment, être un ex ADIVA ou une Confédération Paysanne dans un paysage FNSEA. Collaborer, avec des échanges avec les instances (AVA, INAO, Qualisud), en intégrant les structures (Yann au CA de l’AVA), avec les structures nationales, le Syndicat des Vins Nature (qui va travailler sur l’intégration des vins nature dans les cahier des charges régionaux, nous avons déjà eu une demande d’une région!!), se documenter, s’informer des possibles juridiquement avec un juriste, un avocat, afin que nos propositions ne soient pas rejetées à chaque fois car les empêcheurs d’avancer vont toujours brandir un vieux texte pour nous barrer la route
– jouer un rôle d’explorateurs en intégrant dans notre projet les autres structures, grosses, industrielles, qui existeront toujours! Leur tendre la main afin qu’ils s’y retrouvent dans nos propositions. Etudier la coexistence de 2 systèmes éventuellement (une entreprise peut faire du vin industriel et du vin naturel). C’est déjà le cas chez certains de nos adhérents qui continuent à faire du Gewurz filtré sulfité pour des marchés historiques qu’ils souhaitent garder.
– faire un travail en interne avec ce juriste pour étoffer nos propositions, les affiner, les rendre non opposables, créer un vrai projet des vins naturels en Alsace (avec le SVN), voire des vins de terroirs en Alsace (avec le cercle Burger). Voir nos points communs, notre capacité à travailler ensemble, à proposer un projet commun (pour moi, on n’a pas les mêmes objectifs, ça me paraît compliqué, au delà des personnalités des intervenants, on n’a pas le même objectif et on ne parle pas de la même chose. Mais on serait plus forts ensemble peut-être? Ou on perdrait notre objectif premier: donner une vraie place aux vins naturels en Alsace??).
– rester en lien avec les instances. Yann en interne, moi et Mathieu en externe (et d’autres encore!), où une forme de main tendue ou au moins d’acceptabilité de présence existe. Le temps et les événements de notre société sont avec nous! Créer un groupe de travail sur les vins nature au sein de l’AVA, avec QualiSud, le SVN, la DGCCRF et l’INAO. Pour moi, c’est à cet endroit que les choses vont bouger. Il faut venir avec des arguments étoffés, consultés par la base (nos adhérents), vérifiés juridiquement, afin d’être force de proposition et que la brêche qui s’ouvre pour nous puisse nous convenir et s’imbriquer dans le système (comme la case malo pour les Crémants).
– travailler sur l’intégration des nouvelles modalités (macérations et pétillants naturels) comme étant des réponses aux évolutions sociétales (goûts des consommateurs et baisse des intrants et de la technicité dans l’élaboration), au même titre que la maîtrise et la performance techniques étaient le saint graal des années 80, qui ont vu naître du coup les AOC Crémants et mentions VT, produits hautement techniques et esthétiques). Et évidemment dans la foulée travailler sur la modification des plans de contrôle, règles d’étiquetage, contrôles…
– se réunir, boire des coups et faire la fête, aller voir les copains, créer du lien humain entre nous, car nos instances ont beaucoup perdu cela et cela nous rend attractif car l’espèce humaine préfère rire, chanter, rencontrer l’autre que de faire des réunions dans une salle froide avec des prises de parole à tours de rôle et des pics stratégiques dans les allocutions…Vos avis messieurs?
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11 avril 2020 à 16 h 04 min #303
Bruno
ParticipantChristian, feu vert pour les dames et tous les autres ? Il ne tient qu’à toi pour qu’on diffuse l’existence du forum, sauf si tu préfères qu’on clarifie encore le fonctionnement :
C’est justement l’objet de ce sujet 1 que d’explorer les objectifs de chacun, repérer d’éventuelles différences et déterminer les points communs sur lesquels s’appuyer, afin de s’entendre sur une plate-forme, qui me semble par ailleurs déjà assez mûre. Proposer une rédaction, la valider et poser les quelques questions sur les points encore ouverts. Plutôt que d’affirmer unilatéralement « on n’a pas les mêmes objectifs » ou « on ne parle pas de la même chose », juste voir où … ça ne coince peut-être même pas ! L’idée c’est évidemment et de partager l’objectif « donner une vraie place aux vins naturels (?) en (AOC ?) Alsace » et d’être plus forts ensemble.
Par contre, entre cette plate-forme d’objectifs, qui nous permettrait de commencer à communiquer même si ce n’est qu’en direct avec l’AVA ou de s’y référer, et les solutions – cf sujet 3 – ainsi que leur mise en œuvre sous forme de plan d’action, il y a pour moi encore un travail d’analyse et de clarification à réaliser. Par exemple, proposer un ordre du jour à l’AVA au sein d’une commission ad hoc passe par un recensement le plus complet possible des difficultés rencontrées – cf sujet 2 : identifier les points d’achoppement ds les CDC, plans de contrôles, etc…
Entre temps, à court terme, en fonction des difficultés purement « internes » que rencontrent nos vins, ou certains collègues pour leur habilitation, lorsque Qualisud va se remettre en action, quelles positions, quelles actions concertées pouvons-nous mener tout en poursuivant nos objectifs à moyen/long terme ?
On a effectivement du pain sur la planche (ou du vin dans les tonneaux) pour qu’à l’issue du confinement nos positions pèsent un tant soit peu dans la liste des critères de décision du CA de l’AVA.
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