Accueil › Forums › Forum Vins Libres Alsace › 5. Charte Vin méthode Nature
Mots-clés : SO2
- Ce sujet contient 11 réponses, 6 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par
Bruno, le il y a 5 années et 7 mois.
-
AuteurMessages
-
-
2 avril 2020 à 10 h 17 min #259
MachsguetMaître des clésJe suppose que la plupart d’entre nous a lu cette charte, désormais validée.
Quelles sont vos réactions : adhésion, contenu, … ? Pour ma part, un bémol sur l’ajout de sulfites uniquement en fin de vinification. Des pieds de cuve suffisent-ils, en année chaude, pour limiter les développement de bactéries en tout début de fermentation ? Sur ce point et celui des origines de goûts de souris, etc, je suppose que la charte sera évolutive en fonction de l’avancée des connaissances. Si quelqu’un a des contacts directs avec les angevins, peut-il nous en dire plus ?
Quid du rafraîchissement des moûts : intrusif ou non ? -
11 avril 2020 à 8 h 32 min #299
Christian BINNER
ParticipantLa charte des vins nature est le fruit d’un travail national, et donc comme d’hab, certaines pratiques régionales ne sont pas reconnues. Je fais partie du CA du SVN, et de surcroît à la commission agrément, donc vous pouvez me solliciter à ce sujet.
L’idée avec cette charte est de ne pas tomber dans le piège des chartes bio ou Demeter etc… avec une floppée de dérogations, concidérations régionales etc… C’est un engagement simpple: on fait du vin avec du raisin bio et sans intrant. Ou un poil de soufre à la mise. Point.
Je me bat actuellement avec les sudistes car pour eux les vins avec plus de 10mg/l de SO2 total sont considérés comme sulfités! Je lance un appel si vous avez des analyses COFRAC avec du SO2 Total analysé méthode Frantz Paul (qui dose plus bas que l’iodométrie et qui est la méthode officielle adoptée pour le SVN) à plus de 10mg/l afin d’étoffer mon argumentaire. Le CA du SVN va statuer définitivement le 23 avril, dans 12 jours!! Merci de votre aide!
Pour le sulfitage sur raisin ou en cours de vinif, il est aujourd’hui exclu car l’acceptabilité du sulfitage a été limitée pour une question de stabilisation à la mise et de sécurisation au transport. Je n’adhère pas à cette décision, mais elle est historique par rapport aux fondammentaux de l’AVN, où coexistaient vignerons adeptes du 0 et ceux qui sulfitent à la mise pour caler leurs vins. A voir s’il faut remettre cela en question…
Ensuite, on sait que sulfiter sur moût est une solution de facilité, car on éloigne de suite les bactéries et sécurise sa vinification. Mais pour moi, faire du vin libre, ce n’est pas s’armer de sécurités, mais bel et bien travailler avec le vivant. Un raisin mûr, une vigne bien dans sa peau, une cave saine et un vigneron heureux doivent suffire, avec ou sans levain, pour faire fermenter un vin jusqu’au bout des sucres, sans que le monde bactérien vienne l’inquiéter (sauf situation exceptionnelle).
Et puis par expérience, les vins sulfités sur jus (et refroidis etc…) donnent un profil esthétique peu vibrant et épanouissant. Ce sont ses vins naturels beaux sur le papier, avec analyse et certificats etc… et dont perso je torche pas le bouteille. Mais ceci est un constat perso. Je suis ouvert au débat 😉
Evidemment, en année chaude, pH élevés etc… si tu préfères sulfiter ton raisin, ce qui a du sens, tu feras du vin Lissner, mais sans le logo vin méthode nature. Et tes clients comprendront. -
11 avril 2020 à 10 h 25 min #300
Bruno
ParticipantLa charte VmN est effectivement un bon moyen d’ouvrir le débat : il sera utile de voir combien d’entre nous souhaitent la revendiquer.
Quelle est la pertinence de l’échelle « nationale » pour des vins régionaux/locaux ? Le « local » qui a présidé à ce « travail national » y semble encore bien présent.
– cf méthode Frantz Paul surtout indispensable pour les vins rouges – à vérifier quelle méthodo est utilisée par les labos en Alsace où les vins blancs sont majoritaires
– l’exemple du millésime 2018, toujours dans le contexte local, est un bon questionnement pour les VmN alsaciens, marchands ou non
– le soufre utilisé dans les vignes peut se retrouver sous forme de sulfate puis de SO2 par action des levures : faut-il le supprimer pour des raisons de limite de SO2 total ? J’ignore quelle part de SO2 peut en provenir.
– la stabilité d’un vin, même assistée au stade de la mise uniquement, est le résultat d’un processus complet – rien que la durée de fermentation, sa cinétique diffère d’un vin à l’autre (macération, cépage, millésime etc…); j’ai eu cette discussion il y a plusieurs années avec des producteurs de VR italiens « nature » : bloquer la volatile à la mise à un niveau élevé – auquel je suis sensible gustativement – par ajout de SO2, versus avoir moins de volatile et le soufre/ammonium métabolisé (dose équivalent au « poil » à la mise) par les levures… Ni facile de décider, ni d’affirmer où est le vivant ou encore où se trouve la facilité… Début et fin de fermentation restent 2 périodes-clés, qui requièrent notre écoute plus attentive.
– l’esthétique d’un vin, son « geste », est la signature d’un chacun – l’évolution dans le temps de ce sentiment, tout comme celle de la patte d’un artiste, est un chemin personnel, aux voies multiples, qui font l’originalité de sa quête de sens. Plus qu’une hiérarchie dans les choses à faire ou ne pas faire, ou dans le « beau » / « pas beau », je veux croire que nos buts communs 😷 – cf sujet n°1 – peuvent être recherchés par des chemins complètement différents, entre science et émotions. Les témoignages de Patrick (Meyer) et le mien, lors de la journée vin/nature à la MISHA début février en étaient 2 illustrations. -
15 avril 2020 à 20 h 27 min #311
David Lefebvre
ParticipantMerci Christian
Je vais m’informer sur cette méthode Franz Paul
Si tu peux m’expliquer la logique de ce truc ?
Après on ne va pas se cacher le pb : chez lés « nature », il y a les « zéro zéro » et ceux qui acceptent qq « adaptations »
Il va donc en falloir pour tout le monde … afin de réunir un groupe …
Je suis frappé de voir que chez nos jeunes engagés et libres , (c’était l’esprit des vins libres) c’est qu’ils préfèrent 1,5 à 2 g de volatile plutôt que d’être dans les clous au prix de 10mg/l ajoutés…
Certains plus orthodoxes, condamneront en disant que ce n’est plus du vins
D’autres , à l’opposé, verront cette volatile comme une preuve d’authenticité.
Et c’est ce qui leur fait vendre dans les milieux en quête d’authenticité… -
19 avril 2020 à 11 h 09 min #333
Jean-Pierre frick
ParticipantJe n’ai pas encore eu l’occasion de lire la charte, si l’un d’entre vous peut me l’envoyer. le format qu’a mis Bruno est trop petit
Il n’est pas interdit de produire l’une ou l’autre cuvée hors charte, il suffit d’une transparence dans l’étiquetage
Mais pour des cuvées revendiquant une charte, le SO 2 sur moût n’est pas acceptable parce qu’il fige et empêche une mobilité caractéristique pour toute la vie du vin. Seul un très léger ajout à la mise est envisageable et celui ci devrait aussi être transparent.
Nous même avons résolut la question avec deux étiquettes au visuel distinct. Pur vin égale zéro ajout. Et l’autre étiquette indique la teneur en SO 2 total.
Quant nous serons dé-confinés je vous proposerai un comparatif du même vin mis en bouteille le même jour. Le pur vin à 7 de total et l’autre 10 en annalyse cofrac post mise. L’ajout n’est pas de 3mg mais de 10mg, ils ne portent pas la même étiquette. -
19 avril 2020 à 12 h 11 min #335
MachsguetMaître des clésNB juste cliquer sur le document « charte » pour l’ouvrir ou le télécharger
-
19 avril 2020 à 19 h 18 min #336
Bruno
ParticipantAvec ou sans levain : si je lis bien la phrase de Christian, le levain ne le gênerait pas. Pour ma part, sauf à faire un levain pour chaque terroir en récoltant à chaque fois du raisin à l’avance, en le pressant etc… je pense qu’un pied de cuve modifie trop la dynamique levurienne propre à un terroir et gomme son originalité. Je préfère repartir à zéro à chaque millésime et pour chaque moût, avant tout pour repérer des cinétiques spécifiques, (exple grès qui conserve très souvent quelques sucres résiduels), millésime après millésime, acidité après acidité… Quid aussi, en amont, en matière d’hygiène de cave : lavage, brossage, vapeur, produits (lesquels), pour limiter les risques ?
-
3 mai 2020 à 21 h 47 min #344
Christian BINNER
ParticipantRenseigne toi sur ce sujet, mais aux dernières nouvelles, les levures qui sont actives dans une cave sont essentiellement liées au lieu de vinification, et non au terroir. Le levain va assurer un démarrage probablement plus efficace que sans levain, évitant peut-être un développement bactérien qui peut te faire des soucis en fin de fa. Mais il a été prouvé que rapidement, levain ou pas, les levures du chai prennent le relai, et ce indépendamment du terroir.
J’en ai la preuve avec des raisins de vignes que je loue depuis des années à Stéphane Bannwarth. Je récolte la parcelle jointe à la sienne, même cépage, terroir, année de plantation date de vendanges etc… et ma cinétique fermentaire est rapide et la sienne plsu lente. Idem quand Duo me pique des jus en fa pour ensemencer les copains. 9 fois sur 10 une fois dans une cave qui bosse mal, le levain se meurt.
Pour moi, le gros travail est sur l’ambiance en cave et l’état d’esprit du vigneron. Un vigneron serein verra ses vins bosser. Son anxiété, comme un parent envers son jeune enfant, se répercutera sur le vin et les levures feront du mauvais travail. Puis peut-être l’environnement énergétique de la cave, depuis que je fais mes vins dans ma nouvelle cave, ça cartonne. Idem pour Stéphane Bannwarth aussi. Le feng-shui semble donc important.
Mais les levures malheureusement, ne seraient pas liées au terroir.
Mais le vigneron et sa cave font partie du terroir non? Selon la définition de l’INAO. Voilà pourquoi chaque vigneron signe son vin, car il en porte sa personnalité, voire sa propre flore levurienne…-
4 mai 2020 à 11 h 28 min #349
Bruno
ParticipantLe sujet est intéressant puisqu’il interroge simultanément la notion de « nature » et celle de « terroir ».
NB Pas de pb de fin de fermentation chez nous, ni de crainte dans notre salle d’accouchement qui fonctionne – on se contente de goûter de temps en temps et d’écouter les glouglous en cours.Je suppose que chez toi également ce sont des levures qui fermentent… et que malgré des cinétiques propres à chaque cuve, c’est néanmoins le couple flore/composition du moût qui est à la manœuvre à chaque fois. Je partage l’idée que le déroulement de la fermentation sera impacté tant par la flore et plus généralement le fonctionnement de la cave que par la composition du moût, souvent spécifique à un terroir lorsque ce dernier n’est pas trop artificialisé. Quid chez toi de la différence entre les levures du levain de chai et des levures de chai qui prendraient le relai ? Comment est nourri le levain, perpétuel ou annuel ?
Je ne confonds donc pas les levures initiales, celles des raisins et/ou de la cave, et le développement des populations levuriennes ; au cours d’une fermentation plusieurs d’entre elles se succèdent. En passant, les apiculées du départ (schizosacharomyces, torulasporas) peuvent aussi contribuer à la production de SO2.Si des échanges/formations/expérimentations peuvent se mettre en place au sein de l’AVLA, il sera utile de creuser le sujet. J’en réalise une cet automne sur des comparaisons pour un moût identique entre différents contenants (avec et sans sulfites sur moût… – on verra suivant le millésime et l’état sanitaire des rangées extérieures perturbées par les voisins toujours aussi généreux)
Un peu de science poétiquement modifiée : loin de l’idée simpliste de « levure du terroir », c’est bien la composition initiale du moût (avec ou sans trop de bactéries… mais avec ses vitamines, enzymes, … levures et bactéries) que je veux laisser sélectionner « la flore qui l’intéresse », sans lui imposer précocement dans un souci d’efficacité ou de levée de mes propres craintes un levain venu d’ailleurs qu’il devra de toute façon « phagocyter », ni rechercher un équilibre final.
-
-
-
4 mai 2020 à 16 h 24 min #363
MachsguetMaître des clésDernières évolutions Vin méthode Nature :
suite aux récentes discussions et au sein du CA du SVN fin avril, Christian nous rapporte les décisions suivantes :– Le vin mention nature sera sans sulfite si la mesure par la méthode Frantz Paul fait moins de 20 de total. Et pas plus. (si dans 1 an on voit que trop de vins sont éliminés on revoit la copie)
– Les vins sans sulfites ajoutés entre 20 et 30 seront vin méthode nature avec mention « sulfites inf à 30 mg/l ». Ainsi que tous les vins légèrement sulfités, que l’analyse soit à moins de 10 ou plus. Mais max 30, seuil max admissible pour pouvoir arborer le logo sur nos étiquettes.
– Les raisins et la structure de vinification doivent être certifiées bio
– La cotisation à la cuvée étant faible, elle est maintenue et non indexée sur le volume.
– Nous Alsaciens, on s’engage à trouver un gars qui nous fait une étude sur pourquoi certains vins ont plus de soufre à l’analyse. Pierre Sanchez va nous donner ses retours pour lancer le débat. Rendement, durée de fa, levain ou pas, macération jouent. Pollution traitement phytos et mauvais rinçage de futailles aussi. A suivre pour comprendre – nous imposer à VmN – vu les vins qu’on fait ou changer nos habitudes de travail s’il y a pollution.
– Entre temps, les premiers résultats d’analyses effectués par Julien et Christian sont rassurants: une grosse majorité voire tous les vins (selon le producteur) sont en dessous de 10mg/l avec Frantz Paul alors que les iodométries étaient à plus de 15. Des données récentes qui comparent les résultats des 2 méthodes pour le même échantillon sont dans le tableau partagé Valeurs SO2. Duo Oenologie s’est engagé à proposer la Frantz Paul à ses clients rapidement (11-12 euros par analyse ?). On poursuit le relevé de nos mesures que vous pouvez ajouter au tableau.
-
Cette réponse a été modifiée le il y a 5 années et 7 mois par
Machsguet.
-
Cette réponse a été modifiée le il y a 5 années et 7 mois par
Machsguet.
-
Cette réponse a été modifiée le il y a 5 années et 7 mois par
Machsguet.
-
Cette réponse a été modifiée le il y a 5 années et 7 mois par
Machsguet.
-
Cette réponse a été modifiée le il y a 5 années et 7 mois par
Machsguet.
-
Cette réponse a été modifiée le il y a 5 années et 7 mois par
-
8 mai 2020 à 10 h 20 min #396
Florian Beck Hartweg
ParticipantIntéressant ce débat sur les levains, cinétiques et travail des différentes levures!
Au vu des résultats, il n’y a donc pas plus de SO2 Total en alsace qu’ailleurs mais c’est bien la méthode d’analyse qui change les résultats. Pour éviter des surcouts d’analyse Franz Paul, ne pourrait on pas simplement mettre dans la charte limite à 10 de total en Frantz Paul ou 20 en iodométrie, voire 25? Ce serait de loin le plus simple et clair, car là avec 20 en Frantz Paul, ça ouvre les portes a des vins avec un peu d’ajout, tout en obligeant à faire une analyse de plus…… -
8 mai 2020 à 10 h 32 min #397
Bruno
ParticipantFP ou iodométrie : en pratique je me demande si ce qu’ils appellent FP n’est pas en fait de la spectrophotométrie, certes calée à partir de la méthode FP, tout comme pour l’iodométrie « COFRAC ». FP permet de servir de référence pour l’étalonnage des appareils de routine, qui dose le SO2 au moyen d’un kit enzymatique (sulfite oxydase qui transforme les ions sulfite en sulfate), la mesure se fait par spectrophotométrie. à vérifier de près
-
-
AuteurMessages
- Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.

